mardi 6 mars 2018

#LePeupleGagneToujours

#LePeupleGagneToujours
C'était sa profonde conviction
Et il avait décidé un jour
De ne pas croiser les bras
Mais de se mettre en action
Il s'appelait Rossy Mukendi Tshimanga...

#LePeupleGagneToujours
Il voulait juste qu'on entende sa voix
Il rêvait de plus de liberté
Il voulait juste qu'on lui donne le choix
Lors des élections de qualité

#LePeupleGagneToujours
Il se battait pour ses enfants
Pour qu'ils vivent mieux que lui
Il se battait pour NOS enfants
Et lâchement la police a tiré sur lui...

#LePeupleGagneToujours
Rossy est tombé en plein combat
Il est mort devant nos yeux
Nous demandant de ne pas baisser les bras
Face à ceux qui sur nous ouvrent le feu...

#LePeupleGagneToujours
Soyons dignes de nos martyrs
En continuant à revendiquer
Les dirigeants indignes doivent partir
N'arrêtons pas de l'exiger

#LePeupleGagneToujours
Quand il prend son destin en main
#LePeupleGagneToujours
Et aucun sacrifice n'est jamais vain

#LePeupleGagneToujours
Ayons toujours ça en tête
Et enfin quand viendra ce jour
Quand enfin tombera la bête
Que tous ensemble nous puissions célébrer
Cette victoire pour laquelle ils se sont sacrifiés
En espérant que de là où ils seront
Ils pourront enfin reposer en paix
En espérant qu'enfin ils sauront
Que nous ne les oublierons jamais!
#LePeupleGagneToujours... 💪🏽

Poème de Kingli
Kinshasa 07 mars 2018, 03h22

lundi 2 juillet 2012

COUPABLE

Pendant que les uns s’inquiètent,
Que les autres s’alarment,
Que d’autres encore s’émeuvent,
Nous nous comptons nos morts
Livrés à leurs propres sorts
Sans abris, les survivants dorment…

L’Union Européenne dit suivre avec préoccupation
La situation sécuritaire et humanitaire
Qui va de dégradation en dégradation
Mais elle ne peut rien y faire
Sauf peut-être toutes ces déclarations…
De bonnes intentions !

Combien de morts faut-il encore ?
Combien de viols, des sans foyers,
Des âmes errantes, des endeuillés,
Des affamés, des déplacés, des réfugiés ?
Qu’attendons-nous comme signal fort ?

Dans la sécurité de leurs bureaux
Ils diffusent toute sorte de communiqués
Dans la sécurité de mon bureau
Insignifiante, ne faisant que tourniquer
Je n’ose pas faire entendre ma voix
Et je laisse ceux qui tuent dicter leur loi !

Je me dis que je n’ai aucun choix
Que je ne peux pas faire bouger les choses
Je ne peux que prier et croiser les doigts
Et sous mon humeur morose
Je n’ose pas me redresser cette fois
Une fois encore, une fois de trop,
Je ravale ma peine et mes mots…

Pourtant je n’ai que ma révolte, ma colère,
Mon amertume, mon impuissance,
Mon mal qui me marque comme un fer
Mes larmes, ma peur, ma souffrance…

Dans la sécurité de ma maison
Je fais comme eux, je ne fais qu’écrire
Pendant que la douleur tel un poison
Me laisse, à petit feux, mourir…
Eux, de leurs communiqués font large diffusion
Moi, je suis la seule à me lire…

Pourtant ô combien je souffre
Quand nos morts comptent pour rien
Cette spirale qui nous engouffre
Aura-t-elle un jour une fin ?
Ce combat devrait être mien
Mais lâchement je baisse les mains !

Lâchement, je baisse les yeux
Tournant le dos aux malheureux
Lâchement, j’appelle à l’aide
Et ici COUPABLE, je plaide…

Coupable de n’avoir rien fait
Coupable d’avoir tourné le dos
A mes compatriotes congolais
Qui croulaient sous tous ces maux
Coupable d’avoir refusé de croire
Que je pouvais aussi agir
Coupable d’avoir refusé de voir
Que ne rien faire était trahir
Coupable d’avoir accepté
Sans rien dire, sans un mot
Que mes frères soient tués
Que mes sœurs soient violées
Dans un combat qui n’est pas le leur
Coupable d’avoir eu peur
Coupable d’avoir ravalé mes mots…



Poème de Kingli,
Kinshasa 26 juin 2012, 15h50

mardi 8 mai 2012

Au bord de l’explosion

RUPTURE

La rage qui m’habite
Fait battre mon cœur trop vite
Je longe les murs
M’exprime en murmures
Ce que surtout j’évite
C’est d’extérioriser ma douleur
De mettre à nu mon cœur…

J’ai si mal pour un rien
Un mot de trop et tout revient
Sentiment d’impuissance
Devant leur condescendance
Pendant que je sue pour vivre
Ils disent me faire une fleur
Le peuple trime pour survivre
Et eux disent que c’est une faveur…

Suis au bord de l’explosion
Combien de temps vais-je tenir ?
Trop forte est la pression
Je vis sous haute tension
La rupture, voilà mon avenir…

Rompre avec ce train-train
Mettre fin au refoulement
Ne plus sourire bêtement
Alors qu’en soi tout crie cruellement !

Rompre avec cette peur du lendemain
Qui me tient assujettie
Dominée, enchainée… asservie
Cette peur qui, à ce fauteuil me lie…

Rompre avec ce sentiment de sécurité
Qui a muselé ma bouche
Inhibant ce qui me touche
Docilement, je me couche…

Rompre… Crier enfin ma rage
Me libérer de cette cage !

Rompre... Hurler pour dégager
Cette colère qui me ronge...
Rompre... et enfin partager
Ce qui n'est encore que songe...
Rompre... et cesser de patauger
Dans ce hideux mensonge !

Rompre… et écrire une nouvelle page
De ce que je veux comme vie…
Rompre… et affronter avec courage
De nouveaux challenges non encore prescrits !

Rompre… quitter cette posture lâche
Que nous adoptons avec l’âge…
Cette posture qui souvent cache
Un mal-être et de profonds dommages…

Poème de Kingli,
Kinshasa 16 avril 2012, 14h40

jeudi 3 mai 2012

Nouvel engagement?

Est-ce un simple caprice,
Et avec le temps ça me passera ?
Où est-ce un vrai supplice,
Qui à la longue m’écrasera ?

Je voulais une vie rangée
Est-ce ça mon tort ?
Je ne voulais pas être dérangée
Mais tenir en main mon sort…

Je voulais ce qu’il y a des mieux
Pour ceux qui me sont chers
Je voulais tel un bijou précieux
Les protéger de l’univers…

Je me réveille et je vois
Qu’on ne peut vivre en vase clos
Ces signaux que je reçois
Parlent de vaste complot…

A quoi bon s’enrichir
Si tout autour, on crie misère
A quoi bon s’enorgueillir
Pendant que meurent nos frères

Un riche parmi les indigents
Est perpétuellement en danger
Parce que la pauvreté souvent
Engendre des enragés…

Rien à faire, il faut aider ces gens
Pour aspirer à la paix
Au-delà des biens, de l’argent
Il faut d’abord aimer…

Aimer et devenir le porte-voix
De ceux qui ne peuvent parler
Aimer au point de faire le choix
De défendre les accablés…

Mais en même temps se mettre à l’abri
De la révolte des opprimés
Qui dénonceront ce complot ourdi
Qui les garde prisonniers !

Je ne cours pas au suicide
Mais je suis plus que lucide
Car en défendant ceux qui souffrent
Je me sors aussi du gouffre !


Poème de Kingli,
Kinshasa 16 avril 2012, 16h00

mercredi 2 mai 2012

Qui suis-je?

Grain de sable sur une plage
Identique aux autres grains
J’égraine ma vie, en tourne les pages
M’imaginant diamant dans un écrin

Goutte d’eau dans l’océan
Je sers à ça, rendre l’eau plus bleue
Chaque matin au soleil levant 
Je scintille de mille feux

Point noir dans la foule
Une tête parmi tant d’autres
Tout doucement mes jours s’écoulent
Et sur moi-même je me vautre

Minuscule étoile dans l’Univers
Croyant être centre du monde,
Je disparais plus vite que l’éclair
Entre mes doigts, mes jours fondent…

Je ne suis rien, rien que moi
Parmi tant d’autres, un être humain
Allant de l’avant, suivant sa voie
Espérant des meilleurs lendemains !

Poème de Kingli,
Kinshasa 26 mars 2012, 12h02